François de Valois-Angoulême – le futur roi François 1° – et son temps. 4

Un milieu raffiné

François est né au château de Cognac

C’est sûrement dans les salons du château que François enfant découvre la poésie et la musique. Il s’enthousiasme pour des artistes tel que Josquin Desprez, mais il écoute aussi la douce Marguerite, sa sœur ainée, jouer du luth.

François Ier, portrait anonyme, vers 1515, Chantilly, musée Condé. 1
François Ier en Saint Jean Baptiste, peint par Clouet vers 1520. Il est alors âgé de la vingtaine 1

François 1er, portrait anonyme, vers 1515,
Chantilly, musée Condé.

François 1er en Saint Jean-Baptiste,
peint par Clouet vers 1520.

François baigne dans la culture et les arts

Durant son enfance et son adolescence,  au clos Lucé puis au château d’Amboise, il grandit entouré et adoré par sa mère Louise de Savoie et sa sœur Marguerite.
De son précepteur, François de Moulins de Rochefort, il reçoit une éducation influencée par les nouvelles idées de la Renaissance, acquises lors des guerres d’Italie menées par Charles VIII et Louis XII, ses prédécesseurs.

Concert à la Cour de François Ier

Au château de Cognac, François, sa sœur Marguerite et sa mère Louise de Savoie écoutent un concert de clavicorde, ancêtre du clavecin.

Les fêtes à la cour du roi Louis XII charment le jeune François

Cette période de la Renaissance marque une étape très importante des rapports entre musique et politique : en effet la musique est omniprésente dans la vie de la cour, aux baptêmes, obsèques, entrées royales, réceptions, repas… Au château du Louvre comme à Amboise, le jeune François prend part aux fêtes royales. Elles contribuent à forger son intérêt pour les arts et les lettres.

Versailles, représentation d'Alceste de Lully-Quinault - Alceste -Versailles, fête de 1674, 4 juillet - Le Pautre 1
Versailles, représentation d'Alceste de Lully-Quinault , fête de 1674, 4 juillet - Le Pautre

Musique et la poésie étant omniprésentes à la cour du roi, cela explique que plus tard François 1er s’attachera des artistes tels que Claudin de Sermisy et Clément Janequin. Ce dernier est connu pour avoir composé une parodie de messe « La guerre » à propos de la bataille de Marignan. On lui doit plus de 250 chansons descriptives, comme « Les cris de Paris », ou « Le caquet des femmes ».

clement-jannequin-portrait after Jean Decourt, c. 1581 1


Clément Janequin, né en 1485 à Châtellerault, avait 30 ans au moment de la bataille de Marignan. Il est mort en 1558 à Paris.

← Clément-Janequin, portrait d’après Jean Decourt, vers 1581.

Claudin de Sermisy, chanoine et chanteur à la Chapelle Royale, prendra part aux festivités du Camp du Drap d’Or. Musicien de cour, il mettra en musique à quatre voix les poèmes de Clément Marot comme : « Tant que vivray , je servirai d’amour le Dieu tout puissant … ».

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Josquin Desprez 2

Claudin de Sermisy, né en 1490 à Sermoise dans l’Oise, mort à Paris en 1562

Josquin Desprez né en 1450 à
Saint-Quentin, mort en 1521 à Condé-sur-Escaut

Josquin Desprez, picard de l’école franco-flamande de la Renaissance, composera plus de deux cents chansons profanes à quatre voix dont la plus connue encore aujourd’hui, chantée pour la venue de Charles Quint : « Mille regrez de vous abandonner, si grand deuil et peine , qu’on me verra vite mes jours finir ».

Plus tard durant son règne de 1515 à 1547, la musique et la poésie seront au cœur de la vie politique

Le Concert, Gerrit van Honthorst, 1623 1
Le Concert, Gerrit van Honthorst, 1623

Les musiciens s’accordent : violon, viole et luth

L’héritage sur le plan littéraire 

Imprimerie flamande du XVIe siècle british museum 1

Imprimerie flamande du XVIème siècle, British Museum

Sur le plan littéraire, nous devons beaucoup au règne de François 1er, à commencer par la fondation du Collège Royal en 1529, sur une suggestion de son “maître de librairie” François Budé. Celui-ci s’était inspiré du “Collegium Trilingue” fondé dix ans plus tôt à l’université de Louvain par Erasme ; le Collège Royal deviendra le Collège de France tel qu’on le connait aujourd’hui. On peut aussi citer bien d’autres avancées, comme les publications permises par l’invention de l’imprimerie, ou l’Édit de Villers-Cotterêts en 1539 qui fait du Français la langue officielle pour tout le royaume.

Dans la seconde partie du règne de François 1er, Paris devient la véritable capitale intellectuelle et artistique de l’Europe.

Monique DEBUYSER
Les jeunes années du futur roi François 1er :

En ce temps là…