Les grandes découvertes
Les circonstances permettant les grands voyages de découverte
Le grand mouvement exploratoire européen qui s’amorce à la fin du Moyen Âge s’inscrit dans un faisceau de conditions favorables qui l’a généré, et qui sous-tend la Renaissance :
• un essor démographique, des transformations économiques, la recrudescence des liaisons et des échanges, l’amélioration des moyens monétaires et du crédit ;
• l’émergence d’une classe bourgeoise, le renforcement du pouvoir des princes, qui interviennent sur des États mieux constitués ;
• un renouveau spirituel et intellectuel porté par l’humanisme ;
• la curiosité scientifique, qui ouvre sur une conception nouvelle du monde ;
• l’amélioration des outils de la navigation.
Et ce grand mouvement exploratoire s’explique par un contexte géopolitique nouveau : l’essor de l’empire ottoman, avec la prise de Constantinople en 1453 et ses Barbaresques dans la Mer Méditerranée, rend plus aléatoire le commerce avec l’Asie. Les Européens sont pourtant habitués aux produits de luxe que l’on en fait venir depuis l’Antiquité : épices, pierres et métaux précieux, soieries… Ils doivent chercher comment contourner le monde musulman. Favorisées par les innovations en matière de navigation, de grandes expéditions sont lancées.
Le nocturlabe ou “cadran aux étoiles”
permet de déterminer l’heure la nuit
Nocturlabe à calculateur de marée © DICTUM
Les Portugais ont commencé à descendre le long de la côte africaine, s’approchant du Cap de Bonne Espérance. Vasco de Gama le dépassera, pour arriver jusqu’en Inde en 1498 : il sera le premier européen à trouver cette route de l’Inde qui contourne le continent africain.
La découverte de l'Amérique
Les ambitions de Christophe Colomb
Personne ne sait vraiment à quoi ressemblait Christophe Colomb, aucune de ses innombrables images n’ayant été réalisée de son vivant. Les descriptions écrites de son apparence indiquent qu’il avait les cheveux roux, ceux-ci devenus gris très tôt dans sa vie ; il avait un teint pâle, rapidement devenu rouge à cause d’une exposition excessive au soleil…
Il finira vice-roi “des Indes” !!!
S’aventurer en haute mer, loin des côtes, est désormais possible. Le projet de Christophe Colomb, c’est de rejoindre les Indes en partant vers l’ouest : le navigateur génois s’appuie sur l’hypothèse, héritée de l’Antiquité, que la Terre est ronde. Il sollicite la cour d’Espagne pour financer son projet.
Début 1492, Christophe Colomb est reçu par Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille, co-monarques d’Espagne, qui acceptent de financer son voyage en comptant sur l’or, les épices et autres richesses qu’il pourrait trouver
lors de son expédition.
Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon >>
Caravelle “la Pinta”
“La Nina” était équipée de trois voiles latines
Le débarquement inattendu…
Christophe pensait débarquer en Inde, et non, c’était l’Amérique !
Le grand navigateur quitte l’Espagne le 3 août 1492 avec deux caravelles (la Pinta et la Nina) et une caraque, la Santa Maria. Le 12 octobre suivant, il “bute” sur le continent américain : il débarque sur l’île de San Salvador ; c’est une île de l’archipel des Bahamas appelée aussi « Colombus Island ».
Persuadé d’avoir rallié l’Inde, sans le savoir Christophe Colomb a découvert l’Amérique.
En cherchant à contourner le monde musulman, le Portugal et l’Espagne se sont approprié des terres nouvelles et des mines de métaux précieux, qui vont leur permettre de compenser largement le déficit de la balance commerciale avec l’Asie…
La rotondité
Bien avant Copernic, la Terre était déjà considérée comme sphérique par Platon et Aristote (Ve et IVe siècles av. J.-C.) ; au IIIe siècle av. J.-C., Ératosthène a même fait une évaluation de sa circonférence, très proche de la réalité. Pourtant, pendant des siècles, conformément à l’affirmation indiscutable de l’Église, on a cru que la Terre était plate.
Magellan (1480-1521) conduit une expédition espagnole qui part vers l’Ouest en 1519 avec cinq caraques et 237 hommes. Il trouve à contourner le continent américain par le Cap Horn, découvre et traverse l’océan Pacifique. Magellan se fait tuer aux Philippines. Un seul navire de l’escadre revient, avec 18 hommes, par l’Est et le Cap de Bonne-Espérance : il a accompli en trois ans le premier tour du monde ; et ainsi prouvé que la terre est ronde.
La côte Est de l’Amérique
La découverte de terres inconnues nourrit les ambitions des souverains et des aventuriers. Puisque les Portugais et les Espagnols se sont déjà assuré le contrôle de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud, au XVIème siècle les autres puissances européennes doivent concentrer leurs courses hors des circuits occupés. L’Angleterre, la France et les Pays Bas se lancent à leur tour dans les grands voyages, dans le but de trouver une route plus courte pour le commerce avec l’Asie, explorant et conquérant de nouvelles terres au passage.
Le roi de France François Ier pense pouvoir trouver une route par le Nord de l’Amérique. Il subventionne l’exploration du florentin Giovanni da Verrazzano : en 1524, celui-ci scrute le littoral américain, de la Floride à la Nouvelle-Écosse. Il inscrit sur les cartes le titre de « Nova Gallia » pour nommer les terres qu’il a découvertes. On donnera son nom à un célèbre pont de New-York…
Et c’est également mandaté par François 1er que, de 1534 à 1536, Jacques Cartier explore les territoires iroquois aux alentours du golfe du Saint-Laurent, qu’il nomme «Canada».
Participant à la découverte du Nouveau Monde, Jacques Cartier revendique la région de l’actuel Québec au nom du roi de France François Ier , et entame ainsi la première colonisation française, celle de la « Nouvelle France ».
Portulan (carte marine de l’océan Atlantique) avec la « Nouvelle France », Pierre de Vaulx, 1613. BnF
« Jacques quartier matelot de st. malo qui furent envoyes
En nouvelle france par d’heureuse memoire francois premier
Roy de france et de Navarre qui le fit chef descadre pour
aller découvrir la scituation du fleuve de st. Laurans et de
la nouvelle France »
Ci-contre, des Iroquois, selon le « Codex canadensis » (vers 1675-82) :
« Jacques Cartier, marin de St-Malo fut envoyé en Nouvelle-France par François 1er Roi de France et de Navarre, qui le nomma chef d’escadre pour aller découvrir la situation du fleuve St-Laurent et de la Nouvelle-France ».
© http://www.collectionscanada.gc.ca/obj/026014/f1/4726.7.068-vx.jpg
Bonus (avec l’accent québécois)
Les jeunes années du futur roi François 1er
En ce temps là…
