Le Bastion Royal

Le bastion Royal d'Ardres, appelé aussi grand bastion ou "bastion Condette", est miraculeusement conservé dans le jardin public attenant à l'hôtel de ville. C'est le dernier vestige des remparts de la ville, et un témoin essentiel des progrès techniques accomplis à la Renaissance en matière de fortifications.

Au XVIème siècle, Ardres, citadelle la plus septentrionale du royaume, vit au rythme des rivalités entre Français, Anglais et Espagnols. Aussi François Ier en fit une place capable de résister à la nouvelle artillerie à boulets métalliques.

Six bastions ont été adossés à l’enceinte médiévale. La date de leur construction n’est pas précisément connue : les travaux débutèrent dans les années 1530 ; ils étaient achevés en 1541, quand l’ambassadeur de France en Angleterre signala que « les Franchois se vantaient fortifier Ardres en la barbe et dépit des Anglais et des gros d’Angleterre ».

Ayant à défendre vers l’est le « front d’attaque », le bastion Royal semble avoir été le premier construit, s’élevant au point le plus haut de la ville ; ses fossés sont à sec. Ce sont peut-être des architectes italiens qui l’ont conçu. Il est bâti en pierre, brique et terre ; il était équipé à l’origine de deux orillons sur ses flancs, et dominé à sa gorge par un cavalier en terre.

Le bastion Royal

Depuis la terrasse supérieure, trois escaliers radiants mènent à deux casemates doubles en flanquement, elles-mêmes reliées par une galerie de contremine puissamment aérée par des évents verticaux. La galerie, qui contourne les orillons principaux dissimulant les poternes, dessert des niches de tirs à trois créneaux de fusillade, divergents, pour battre les abords. L'ouvrage a été régulièrement entretenu, par ERRARD, VAUBAN et bien d'autres ingénieurs royaux, jusqu'au début du XIXème siècle. Le parement a été revu plusieurs fois.                                                                   La flèche rouge indique l'entrée aménagée par les Allemands.

Après le tremblement de terre de 1756 le parement a été revu. Les flancs ont été alignés en 1796, comme le prouve la grande inscription révolutionnaire « LAN4 ».
Le bastion fut abandonné par l’armée au milieu du XIXème siècle. Acquis par un particulier, il a échappé à l’arasement général des fortifications (1850-1862).
Pendant l’Occupation, les Allemands l’aménagèrent en abri de défense passive.
Depuis 1990, la ville d’Ardres cherche à le mettre en valeur sur le plan touristique.

Le bastion royal, les extérieurs

Vue extérieure du Bastion, l'entrée se fait à présent par une porte percée par les Allemands au pied de l'arbre.
Le parement a été revu plusieurs fois, notamment après le tremblement de terre de 1756. Les flancs ont été à nouveau alignés en 1796, comme le prouve la grande inscription révolutionnaire "LAN4".
L'entrée d'origine sur la terrasse qui donne sur les escaliers radiants.

Le Bastion Royal vu depuis un drone.

Le bastion royal, les souterrains

Arrivée de l'escalier percé au travers de la muraille par les Allemands au niveau du grand orillon.

Vue de l’intérieur du grand orillon.

escalier bastion jacquotte
Escalier au milieu de la galerie de contremine
graffiti javcquotte
Le plus beau graffiti découvert dans le bastion

Vue des souterrains et de l’escalier depuis la pointe du Bastion.

Depuis la pointe du Bastion, on peut voir les deux galeries de contremine et l'arrivée de l'escalier central.

Les galeries du bastion Royal ne sont pas les seuls souterrains de la ville d’Ardres, il y a aussi les « Poires », nom donné aux anciens greniers à blé que vous pouvez découvrir en suivant ce lien.

En 2019, à l’occasion des journées du patrimoine, Francine Thorel, vice-présidente de l’association à cette époque, était interviewée sur une radio locale. Pour l’écouter, cliquez ici. (Document Radio 6)